Jean-Claude Kaufmann
Jovial, direct, souriant,
Jean-Claude Kaufmann n’est pas du genre à faire du chichi ou
à se prendre la tête, non, c’est un sociologue qui ne
cultive guère le look de l’intello tourmenté. Son
impressionnante moustache l’apparenterait davantage à un
bateleur, un artiste de rue ou de cirque, un dompteur peut-être
? Mais un dompteur qui opérerait tout en douceur, sans jamais
forcer la main, sans menacer du fouet. Qui dompterait quoi ? La
sociologie pardi ! Celle des classements imposés, des
catégories strictes, des enquêtes types, des notions
déposées, des théories définitives afin
de les ouvrir à l’inattendu, au différent, au
marginal, à tout ce que la vie sociale produit comme cela,
sans nécessairement l’instituer, l’officialiser, le
normer. Il ne conteste pas la sociologie savante, universitaire, bien
au contraire il utilise ses méthodes, ses outils, ses notions,
mais pour une fin double : rendre intelligibles des situations
sociales et individuelles rarement – ou pas suffisamment –
étudiées, et réorienter la théorie en
fonction de ces observations. C’est cela qu’il nous explique,
avec une passion communicative… Jean-Claude Kaufmann est un
chercheur heureux.
par Thierry Paquot, 9 juillet 2004.