Architecture pessimiste
Container, coque en polyester armé de fibre de
verre (77 x 60 x 115 cm )
Corps en transit
Didier Fiuza Faustino, 2000
La pièce ressemble à première vue à un
prototype pour un nouvel objet à fabriquer en série.
Elle s'apparente à un projet industriel ordinaire, pleinement
réalisable. Et pourtant, à découvrir la fonction
de l'objet, ce réalisme devient effroyable.
La pièce est définie par son auteur comme
« container pour individus, permettant le transport sans
dommage de clandestins dans la soute d'un avion ou les cales d'un
bateau ». L'objet relève d'une architecture
prospective, mais aussi critique par rapport à la
société actuelle que Didier Fiuza Faustino décrit
comme une « hygienapolis » : un lieu où
« tout est lisse, tout est produit, tout est semblable.
L'imprévu est banni. La norme est reine , la perfection le
modèle. Tout doit fonctionner comme un moteur bien huilé ».
Dans la lignée de l'architecture utopiste, de Boullée
à Archigram, cette pièce relève d'un
univers de science-fiction, en exprimant toutefois une vision
pessimiste du présent et de l'avenir.
Diplômé
de l'école d'architecture de Paris-Villemin en 1995, Didier
Fiuza Faustino partage ses activités entre l'exercice de son
métier d'architecte et la conception de projets expérimentaux,
à la limite du design et des arts plastiques. Tout son travail
s'articule autour de la thématique du corps dans l'espace et
des expériences sensorielles qui peuvent être conduites
à la limite du supportable. Ce peut être un escalier à
vis en léger déséquilibre ou un habitat d'un
mètre carré.
A
partir de 2001, il exerce ses activités au sein d'une agence
qu'il crée avec Pascal Mazoyer, le « Bureau des
mésarchitectures ». Il participe à de nombreuses
expositions et événements internationaux, comme la
grande exposition d'architecture Expo 02,
en Suisse, pour laquelle il réalise un théâtre
flottant. En 2004, le Frac Centre d'Orléans lui a consacré
une exposition monographique. Actuellement,
il réalise une maison à La Roche-sur-Yon pour l'artiste
Fabrice Hybert.