Devenir urbain
Le promeneur à Paris au XVIIIè sciècle
Laurent Turcot-Préface Arlette Farge
Editions Gallimard, 2007
Parce qu'on la croit inscrite dans la ville et qu'elle semble
apparaître comme une conséquence évidente de ses délimitations
immédiates (trottoirs, jardins, passages protégés, etc.), la promenade
est aujourd'hui conçue comme une pratique ordinaire, normale et
convenue. Le promeneur arpente le pavé de Paris. Il retire une joie
irrésistible à user ses semelles sur ces dalles qui, dit-on, ne sont
faites que pour marcher.
Pourtant, se promener dans la ville est un comportement historiquement
construit, la cité ne s'est pas toujours offerte à lui. Il importe de
comprendre comment, chez l'être urbain, ce sentiment a pu se constituer
et comment la ville a permis de maintenir cette habitude par des
promenades publiques et des espaces sécuritaires pour le piéton. Se
dessine alors une habitude qui encourage l'individu à déambuler, à se
mettre en marche, parfois en scène, à entrer dans le grand bal des
sociabilités parisiennes. Une identité se construit, avec ses
comportements, ses manières d'être, ses regards et sa gestuelle ; le
promeneur s'avance, il prend place dans le Paris du XVIIIe siècle, il
devient une figure qui définit la capitale française à l'époque moderne.
Laurent Turcot est né en 1979. Il est docteur en histoire de l’École
des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Il enseigne
actuellement à l’Université Laval et à l’Université du Québec à
Trois-Rivières .
Le promeneur à Paris au XVIIIe siècle -construction d’une figure sociale a fait l'objet d'une thèse en 2005.
Sommaire
Lundi 3 Mars 2008 Alain Veinstein s'entretenait avec Laurent Turcot sur France-Culture à propos de son ouvrage : Le promeneur à Paris au XVIIIè siècle