PARIS, CAPITAL(E) CONVOITE(E)
Paris capitale de la modernité
David Harvey
Ed les Prairies ordinaires, 2012
Comment, au milieu du XIXe siècle, Paris a-t-elle pu devenir l’incarnation urbaine de la modernité ?
Pour répondre à cette question, David Harvey a exploré les mutations connues par la ville à cette époque : transformation physique, avec les grands projets d’Haussmann, qui remplace le plan médiéval par les grands boulevards ; transformation économique, avec une nouvelle forme de capitalisme dominée par les puissances financières et industrielles ; transformation culturelle, avec l’irruption de ce qu’on appellera plus tard le modernisme ; transformation sociale, avec l’émergence de violents antagonismes de classes qui atteignent leur paroxysme dans les révolutions de 1848 et de 1871.
En présentant la ville moderne comme le produit instable de forces hétérogènes et contradictoires, David Harvey nous offre une image vivante du fonctionnement de Paris ainsi qu’une vision panoramique de la période décisive que fut le Second Empire. Mais cette analyse de la ville moderne est aussi l’occasion d’une réflexion magistrale sur la ville contemporaine – sur la part de la population dans l’urbanisation, sur son accès aux ressources, en somme sur le droit à la ville.
David Harvey enseigne l'anthropologie à l'université de New York, théoricien de renomée internationale, il a révolutionné la théorie géographique en repensant les rapports unissant l'économie à l'espace concret.
Paris, capitale du XIXe siècle (version française) from Benjamin Bardou on Vimeo.
Paris, capitale du XIXe siècle
Un film de Benjamin Bardou, 2010, noir et blanc, 10 min
Dans son livre Paris capitale du XIXe siècle, le philosophe allemand Walter Benjamin (1892-1940), tente une interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité. Pour lui, le capitalisme fut un phénomène naturel par lequel un sommeil nouveau, plein de rêves, s'empara de l'Europe. Ainsi, à Paris, au travers des travaux d'Haussmann, le capital remodèle l'espace et le temps de la ville.Tout ceci constitue une expérience nouvelle pour le citadin, un sentiment bien décrit dans la poésie de Baudelaire, celui du choc de la grande ville. Dans L'éternité par les astres Blanqui fait de celui-ci une vision d'enfer, c'est l'éternel retour du même.
On voit aussi à cette époque l'apparition de nouvelles techniques de reproduction comme la lithographie, la photographie puis le cinéma. Elles permettent d'appréhender le choc traumatique de la ville en l'intégrant dans leur dispositif (le cinéma n'est-il pas la succession de 24 chocs/seconde?). Ces techniques, une fois leur statut d'art conquis, constituent tout un imaginaire de la ville et du monde (au travers de lieux-type comme l'intérieur bourgeois, les passages couverts, les grands magasins) et de fait en produisent une image saisissable et rassurante. En d'autres termes, elles deviennent des fantasmagories.
Ce film propose une étude de ces fantasmagories et tente de montrer que l'on peut encore aujourd'hui filmer les ruines de Paris du XIXe siècle avec une caméra vidéo.
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BUSAN 2012 INTERNATIONAL SHORT FILM FESTIVAL