MIGRATIONS, EXPERIENCES, RECITS
DES CORPS SUBALTERNES
Migrations, expériences, récits
Sous la direction de Martine Lefeuvre-Déotte
Ed l'Harmattan, collection Esthétiques, 2012
La question n’est pas tant de savoir si les subalternes peuvent parler que celle de comprendre quelle relation s’établit entre les mouvements migratoires dans lesquels sont prises différentes catégories de corps précaires et la possibilité d’un récit de ces épreuves et de ces expériences. Les migrants qui se fraient leur chemin vers des pays dont les autorités et les populations s’opposent ou rechignent à leur faire place savent parler. Mais qui est prêt à entendre, non seulement le récit de leurs tribulations et leur témoignage sur leur condition de subalternité, mais surtout à prendre en compte leurs réflexions sur cette position singulière, qui est prêt à prendre en considération cet excentré, ce stigmatisé, ce dernier venu comme un sujet de pensée dont l’expérience singulière et la vision du monde nous importent ? Des émigrés péruviens au Chili aux réfugiés tchétchènes retenus en Pologne, en passant par les jeunes Afghans aimantés par leur rêve d’Angleterre, ce livre collectif interroge toutes sortes de figures de ces migrations précaires qui parlent, témoignent et réfléchissent sur leur propre parcours et sur l’état du monde.
Photo couverture : Phillipe Bazin, port de Douvres, 2008