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24 novembre 2012

DANS LES PLIS SINUEUX DES VIEILLES CAPITALES DE SYLVIE TAUSSIG

Dans les plis sinueux des vieilles capitales
Sylvie Taussig
Ed Galaade, 2012, 1776 pages !


TAUSSIG_vieille_capitale_cou72Cela a commencé pendant la nuit et personne ne l'a remarqué : ce furent les premiers éléments. Une sorte de pou dans le mur. Des carrés de mosaïques se sont multipliés sur les façades des bâtiments. Pourquoi un individu s'est astreint à coller de la mosaïque un peu partout dans la ville, nul ne le sait. Et la police désespère.


Claude-Hélène et Térence se sont mariés il y a dix ans, avec pour témoins Michèle Barret-Lauze, maître à penser de Térence, et Colin, l'homme de théâtre qui a fait partie de l'avant-garde artistique avant de s'exiler de la capitale. Un matin, Térence découvre par hasard un mur aveugle et noir qu'il n'a jamais vu, mais que Claude-Hélène connaît bien. Ce mur la replonge dans son passé, d'autant plus que Térence s'éloigne peu à peu. A-t-elle jamais réellement su qui il était ? Peut-être est-il temps pour Claude-Hélène de ressortir ses vieux projets d'intervention artistique urbaine et de les proposer eu nouveau maire ? Il rêve de lancer la toute première Nuit blanche, ....une nuit qui sera un perpétuel crépuscule et déjà une aurore. Mais le jour se lèvera-t-il sur la ville mosaïque ?


Magistrale comédie de moeurs à l'échelle d'une ville, ce roman d'une ville de Sylvie Taussig explore les moindres replis des relations humaines, ses impostures et ses rigidités ; elle y invente une oeuvre libre; ironique et singulière.


Sylvie Taussig est née en 1969 à Paris. Elle est l’auteur d’une dizaine d’ouvrages, dont Prison (Éditions d’Écarts, 2000) et Patron titan (Galaade, 2006). Dans les plis sinueux des vieilles capitales est son troisième roman. Traductrice de Hannah Arendt, de Tony Judt et de Martin Walser, Sylvie Taussig est également chargée de recherche au CNRS.


FCAlain Veinstein reçoit Sylvie Taussig pour son roman Dans les plis sinueux des vieilles capitales le 1er décembre 2012 à 00:00 sur France culture l du jour au lendemain.


Pour accompagner Dans les plis sinueux, une série de 7 balades filmées et signées Emmanuèle Delaporte en musique dans la capitale .... publiée par


LES PREMIÈRES LIGNES « Cela a commencé pendant la nuit : ce furent les premiers éléments. Et personne ne l’a remarqué. Ah si !, Fernando, le patron du bistrot, au matin : c’était dans le mur peint en jaune, à côté de la serrure où il glisse sa clef plate pour remonter le rideau de fer. Il s’est dit, Fernando, c’est un truc de la mairie. D’ailleurs cela ne le dérange pas : une sorte de pou dans le mur, avec des pattes rouges – un pou vert – ou bien une pieuvre, ou une sauterelle. Quant à savoir ce que cela signifie. Il a touché la chose : le mortier a pris pendant la nuit. La céramique est de glace. Peut-être un point de repère pour un itinéraire de randonneurs. On verra si Le Parisien en parle. »


EXTRAIT : LE RÉCIT DE COLIN « Évidemment, le terrain ne valait pas tripette. À l’époque, aucun entrepôt ne s’appelait loft, Bagnolet était un territoire de vieilles bagnoles, de taudis et masures où l’électricité n’arrivait pas forcément. Et question qui vivait là, c’était du petit blanc, du vieux à béret basque, pas comme à Nanterre du rital pur jus. Au début, le public ne venait pas, et nous avons vécu comme des romanichels, sur leur terrain vague : dur de se faire entendre de ses prochains, quand on ne croit pas à la transcendance. Notre entrepôt théâtre, on l’a baptisé la Limousine. Et pour y jouir on y a joui. On s’était mis hors champ. (Par parenthèse, en contre-champ : j’ai envie de faire du cinéma maintenant. À cause du public.) La troupe, c’était les Sans-aux-Champs, par jeu de mots, parce que ce coin de Bagnolet n’avait pas eu droit à son supermarché. La troupe, façon de dire : on était trois de retour de New York, moi, Bruno, et Don – Don est reparti à New York, cela marche très bien pour lui. Je crois. Xavier Klein, dit Klein-tout-court, est arrivé plus tard. On s’est mêlé les sangs, mêlé les chairs, le cancer gay a fait le reste. Et l’heure de gloire du théâtre, notre nouveau Molière, Bruno Moskalek, mort sur la scène dans la peau de son personnage, excommunié.


« Dans les plis sinueux des vieilles capitales, comme une anatomie et une géographie imaginaires. Au tournant du XXIe siècle, l’art contemporain contamine Paris. 1700 pages curieusement fluides, agréables à lire, en partie centrées sur Claude-Hélène, une femme de 40 ans qui veut se réinventer et réinventer la ville. Sylvie Taussig réussit une longue et intrigante acrobatie, dont l’équilibre tient à la langue. » – Nils C. Ahl, Le Monde des livres l 23 novembre 2012


Dans les plis sinueux des vieilles capitales l Galaade Éditions l PDF

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