L'apparence physique
La
Beauté m’insupporte de Pierre Sansot
Par Hélène
Mc Clish
Avec son essai intitulé
La Beauté m’insupporte (Payot), Pierre Sansot jette
un regard sur la place que l’apparence physique occupe dans notre
société : « Elle est d’autant plus intense que
d’autres valeurs, comme celles [qui sont] attachées au
sacré, se sont atténuées. » En plus de la
resituer dans le cadre actuel, l’auteur souligne l’importance que
nous accordons à cet aspect dans l’évaluation des
compétences :
« Pour tenir notre place dans la
société, tous les métiers du tertiaire en plein
développement exigent que nous offrions une belle image de
nous-mêmes. » Une appréciation qui, au quotidien,
repose souvent sur la subjectivité de l’observateur : «
En ce qui concerne la vie quotidienne, elle répond aux
fluctuations de la mode souvent soumises à une sorte de
recyclage ». Une stagnation qui ne se retrouve pas dans le
domaine des arts, où « la perception de la beauté
a évolué considérablement », selon Sansot.
Derrière La Beauté m’insupporte se dissimule
une fervente volonté de « restaurer la noblesse de
certains gestes du quotidien pour montrer qu'ils ont plus de sens
qu’une beauté stéréotypée et magnifiée
par les médias ». Pour l’essayiste, ce livre est
également un appel à une sérieuse remise en
question de nos priorités : « N’accordez pas une
importance excessive à votre image. Montrez-vous plutôt
sensible à la polyphonie d’un monde qui foisonne autour de
nous. J’espère que nous répondrons avec bonheur à
ces sollicitations », dit Pierre Sansot.