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leblogdelaville
13 décembre 2006

L’espace public, espace oublié, espace hybride

Espace public et sécurité
ANNE WYVEKENS

Problèmes politiques et sociaux
La Documentation française
N°930 novembre 2006
120 pages

L'urbanisme moderne a nié l'espace public qui est devenu souvent un espace non attribué, un espace dont on ne s'est jamais beaucoup occupé. Oublié par les urbanistes, il est en revanche " approprié " par les marchands, qui inventent les " espaces ouverts au public ", la " propriété privée de masse " : centres commerciaux, centres de loisirs, complexes résidentiels fermés...Comment produire de la sécurité dans l'espace public pour en préserver la qualité ou pour la restaurer ?
Aux États-Unis, des criminologues qui prennent en compte la qualité de l'espace, des architectes qui se préoccupent de sa surveillance développent des théories convergentes. Pour les premiers, les habitants doivent aider la police (et la police s'appuyer sur eux) pour assurer la sécurité de leur quartier ; pour les autres, les habitants ont un rôle à jouer, alternatif à celui de la police, dans la surveillance de leur environnement.
Après une certaine méfiance, ces analyses commencent à trouver un écho en France : il existe aujourd'hui des réussites dans l'aménagement des espaces et des pratiques prometteuses de régulation " par le bas ", spontanées ou suscitées, plus ou moins organisées. Lutter contre l'insécurité revient à " approprier " l'espace de façon qu'il ne soit abandonné à personne ni, de ce fait, au plus fort, sans pour autant le fermer.
Pour que l'espace public soit sûr, il faut qu'il soit " habité ", qu'il le soit de la façon la plus continue possible, par le plus de gens possible. Un espace public où règne la mixité, la variété, un espace public attrayant, où il fait bon se trouver, sera par là même potentiellement un espace sûr. La question de la sécurité réactive est ainsi celle des réappropriations citoyennes et politiques de l'espace public.
L'enjeu est capital : c'est celui de l'apparition d'un " autre contrôle social ", non plus étatique, mais citoyen, l'ordre du lieu venant en quelque sorte prendre le relais du " maintien de l'ordre ", dans un espace que l'on s'efforcerait de rendre commun, plutôt que public.

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