Corps et précarité
Quand on n’a plus que son corps
Gisèle Dambuyant-Wargny
Paris, Armand Colin, 2006
Soin et non-soin de soi en situation
de précarité
Etre SDF, RMIste, domicilié précaire, ne plus avoir d'existence
sociale reconnue : des centaines de milliers de nos concitoyens
subissent des situations dont le point commun est qu'ils n'ont plus
qu'une seule et ultime ressource, leur propre corps. Mesure-t-on
réellement ce que cela signifie ? Non. Parce qu'il faut le vivre pour
le savoir, et aussi parce que cela fait trop peur. N'avoir que son
corps, c'est devoir tout miser sur lui. C'est l'inscrire, et soi-même
avec, dans une trajectoire impitoyable : fonctionnement en "sur-régime"
constant, surexploitation, surexposition… entraînant au final, des
dégradations irréversibles. Quid alors des "projets d'avenir" ? Gisèle
Dambuyant-Wargny a enquêté. Par son approche sociologique, elle
dissèque ces logiques de "gestion" du corps précaire que notre société
et les divers professionnels ne prennent peut-être pas assez en compte.
Préfacé par Georges Vigarello, cet ouvrage éclaire de manière plus
générale le corps aujourd'hui : ici, des corps surexploités pour
survivre, là des stratégies pour satisfaire aux exigences de
performance. Partout, une certaine misère.
Gisèle Dambuyant-Wargny est sociologue, enseignant-chercheur dans le
champ de la précarité et du travail social.