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7 février 2007

T'es où ?

Le mobile invité à la fermer
Par Marie-Joëlle GROS-Libération 6-02-07
Moins de blabla, plus de SMS dans les lieux publics
Comme tous les 6 février, c'est aujourd'hui la Saint-Gaston. Et forcément, y a le téléfon qui son. De quoi mettre les nerfs de Phil Marso en pelote. Cet écrivain, qui développe une allergie au téléphone portable depuis 1999, lance aujourd'hui les 7es journées mondiales «Moins de blabla, plus de SMS dans les lieux publics». Soit une campagne de sensibilisation des usagers du mobile qui s'étale sur trois jours (6, 7 et 8 février) et qui sonne comme une leçon de savoir-vivre : préférez les textos aux coups de fils. «Quand on a inventé le téléphone portable, personne n'a imaginé les nuisances qu'il allait provoquer», dit Phil Marso. Aujourd'hui, selon lui, trop de lieux publics sont «pourris» par des monologues subis, dans les trains, les bus... D'où l'idée d'un rendez-vous annuel où chacun apprendrait à respecter son prochain, «sans quoi on en viendra un jour, comme pour la cigarette, à devoir instaurer des zones silencieuses dans les lieux publics», s'alarme l'auteur du premier roman en langage SMS (1).
La campagne «Moins de blabla, plus de SMS dans les lieux publics» pourrait convaincre au-delà du cercle des fans ricanants de Phil Marso. Diverses études montrent en effet que les nuisances sonores liées au portable créent une crispation croissante. En 2006, 16 % des Français ne voient en effet que des défauts au portable, alors qu'ils n'étaient que 8 % en 2005, selon une étude de TNS Sofres pour l'Association française des opérateurs mobiles (Afom). De plus, 14 % estiment qu'il relève de la nuisance dans les lieux publics.
Publiée en octobre, l'étude de l'Afom montre que les 12-24 ans n'ont aucune conscience de déranger les autres. Inversement, les 40 ans et plus subissent l'irruption du mobile dans ces lieux collectifs comme un «manquement à la civilité». Entre les deux, les 25-39 ans oscillent entre tolérance et agacement. Cette tranche d'âge-là sait adapter son comportement, dès lors qu'on lui fait comprendre qu'il y a gêne. «La projection de son propre comportement génère une compréhension certaine», soulignent les auteurs de l'étude. C'est en effet le propre de l'usager du mobile : gêné par la conversation d'un autre, il sait qu'il incommodera forcément quelqu'un à son tour. Il est à la fois utilisateur et juge. Et cette double casquette le rend «compatissant», comme l'avait souligné la sociologue Joëlle Menrath, à l'inverse de la cigarette qui scinde les gens en deux clans : fumeurs d'un côté, non-fumeurs de l'autre.
La RATP, qui devrait publier ce mois-ci une synthèse de la vaste collecte des «gestes incivils» qu'elle a organisée auprès de ses usagers, note que le mobile fait bien sûr partie des nuisances sonores. Mais pas plus que le lecteur MP3 poussé à fond, ou une conversation entre deux sourdingues, ou encore la seule sonnerie du téléphone. Car, pour faire bon usage de son portable, les êtres distingués devraient éviter de hurler dedans certes, mais aussi penser à le mettre sur vibreur plus souvent.

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