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leblogdelaville
21 mars 2007

Vigilance mentale

Insécurité dans les espaces publics :
comprendre les peurs féminines

Stéphanie Condon, Marylène Lieber, Florence Maillochon

En combinant analyses quantitative et qualitative (données de l’Enquête nationale sur les violences envers les femmes d’une part, entretiens approfondis ad hoc d’autre part), cet article explore les relations entre sentiment d’insécurité, expérience de victimation et mobilité des femmes dans les espaces publics, questions généralement évoquées deux à deux. Si les femmes sont relativement peu nombreuses à déclarer spontanément leurs peurs de sortir seule, l’étude de leurs pratiques effectives et du contenu de leurs discours permet de nuancer un tel constat. En effet, bon nombre de femmes ne sont pas confrontées à la question de sortir seule le soir, notamment celles qui vivent en couple ou celles qui, par la division sexuelle du travail, manquent de temps libre. De plus, l’analyse des pratiques de celles qui sortent seules laisse penser que leurs déplacements nocturnes font l’objet d’une vaste mise en condition : il existe une véritable vigilance mentale qui se révèle au travers de nombreuses et incontournables tactiques d’évitement et que renforce encore l’expérience de victimation. Les agressions subies dans les espaces publics ne semblent pas entraver la mobilité des femmes. Toutefois, les violences, mêmes les plus anodines en apparence, limitent leur liberté en portant une menace qui pèse, au-delà du moment où elles se produisent, et accroissent les sentiments de crainte que de nombreuses femmes disent éprouver à l’égard de l’extérieur.
• Un sentiment d’insécurité à part : les peurs féminines
Rapports sociaux de sexe, violences et peurs : le cadre d’une analyse
La mesure d’un sentiment : lier les peurs aux pratiques
Les peurs ne limiteraient pas la mobilité des femmes ?
• L’effet contraignant des peurs sur la mobilité des femmes
Quand la question des sorties est réglée en amont : les structures d’organisation du travail, de la famille et les peurs
Les circonstances des peurs et leurs conséquences sur l’organisation des sorties
Sortir la peur au ventre ou les difficultés d’avouer sa peur
Une vigilance constante révélée par des tactiques d’évitement
• Violences subies et violences anticipées : du fondement des peurs
Le décalage entre les violences effectives dans les espaces publics et leurs représentations
Les effets des différentes violences vécues au cours de l’année sur les peurs et stratégies dans les espaces publics
Quand des faits « anodins » se font menaces

Revue française de sociologie
Volume 46 –2005/2-
Page 265 à 294

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