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leblogdelaville
30 avril 2007

Une clef pour Antigone

AntigoneModerne ballade
dans les ruines neuves de Falseland

«Le destin de la méditerranée se confond ainsi avec celui de la Grèce.[…] D’aucun ont interprété le passé des Grecs mieux que ceux-ci ne pouvaient le faire. Les Grecs ont dû servir les étrangers qui venaient ainsi rendre hommage à leur pays, admirant leur passé sans comprendre leur présent, prenant l’un pour l’autre et les confondant : ils se cherchaient eux-mêmes dans le passé plus que dans le présent, sans pouvoir les réunir.» Pedrag Matvejevitch
Il ne faut pas confondre la mégalomanie crémeuse d’un maire archi-gréco-maniaque avec la bétonologie dorico-aphrodisiaque d’un architecte. Et pourtant…Dans les années 80 un projet urbain monumental devait transformer la physionomie de Montpellier. Un immense chantier, un paysage digne des grands péplums. Tout est calculé pour obéir aux caprices d'un édile et de son maître d'œuvre(1). Fontaines, statues, les noms de rue, couleur des pierres, ensoleillement et bien sûr l'architecture néo-classique. L'illusion est parfaite et la falsification devient totale car ce quartier s'appelle ANTIGONE.
Ce texte est un équarrissage en règle d’une politique urbaine qui falsifie le passé afin de s’approprier une histoire, qui use de l’artifice culturel et architectural pour tromper une population. Je vous invite à partager avec moi cette moderne ballade au pays des faussaires, d'arpenter les ruines neuves de cet antiquartier, de questionner les statues et les noms de rue, de tourner en rond autour de ces murs et de ces questions. Mais je vous mets en garde: les murs tomberont peut-être avant les réponses! Un parisien ivre ou un touriste américain pourrait croire que Montpellier est une ancienne colonie grecque, une cité deux fois millénaire auréolée par les valeurs de la civilisation méditerranéenne, une ville brillante et combattante qui aurait toujours lutté pour défendre sa culture et son indépendance. Ce serait mal connaître le bon goût des hellènes : jamais des colons grecs – même ivres – n’auraient fondé une ville nouvelle sur le site de Montpellier. D’un point de vue strictement géographique, ce lieu est incompatible avec le développement d’une cité grecque classique.
Jean Daniel Dupuy. Lire la suite

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