Corps (im)mobile
La ville comme machine à mobilité
Capitalisme urbanisme et gouvernement des corps
Max Rousseau
Revue électronique Métropoles,
3, Varia
L’industrialisation s’est effectuée autour d’un urbanisme de l’immobilité :
les cités ouvrières permettaient notamment au patronat de fixer dans
l’espace une main d’œuvre d’origine agricole, la stabilité spatiale
étant une condition indispensable pour le développement du capitalisme
industriel. Parallèlement, le vagabond, qui personnifiait la mobilité,
se voyait construit comme ennemi public. Au cours des trente dernières
années, la crise du capitalisme a entraîné l’apparition d’un nouveau
régime d’accumulation flexible du capital ; celui-ci nécessite cette
fois une extrême mobilité de la main d’œuvre. Il semble dès
lors que l’on puisse lire les transformations actuelles des paysages
urbains et la multiplication d’espaces de mobilité au sein des
villes françaises comme résultant de l’influence croissante des groupes
sociaux nés des recompositions économiques, mais aussi du changement de
rôle d’un Etat néolibéral promouvant désormais la mobilité de la
main-d’œuvre. Enfin, ce sont désormais les divers corps immobiles dans l’espace urbain qui sont désignés comme ennemis. Résumé-Lire l'article in extenso