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leblogdelaville
3 mai 2009

Différence et indifférence

la_conscience_de_l_oeilLa Conscience de l’œil Urbanisme et société
Richard Sennett
Ed Verdier, 2009,Plon 1992
L’aspect des villes reflète la grande peur cachée qu’ont leurs habitants de s’exposer. Dans leur esprit, s’exposer suggère davantage le risque d’être blessé que la chance d’être stimulé. La peur de l’exposition renvoie d’une certaine façon à une conception militarisée de la vie de tous les jours, comme si le modèle attaque et défense s’appliquait aussi bien à la vie subjective qu’à la guerre.
Avec cet ouvrage, Richard Sennett retrace la naissance de cette crainte et comment s’est édifié le mur séparant la vie intérieure de la vie extérieure. La construction de ce mur s’explique en partie par notre histoire religieuse : le christianisme engagera la culture occidentale sur la voie de la séparation de l’expérience intérieure et de l’expérience extérieure. L’ombre de ce mur continue d’obscurcir la société laïque…
Un des traits caractéristiques de l’urbanisme moderne est qu’il dissimule derrière ses murs les différences qui existent entre les individus. Ainsi, les urbanistes n’ont créé dans nos villes que des espace inoffensifs, insignifiants, des espaces qui dissipent la menace du contact social : miroirs sans tain des façades, autoroutes isolant les banlieues pauvres du reste de la cité, villes-dortoirs. Cette approche compulsive de l’environnement s’enracine, en partie, dans des malheurs anciens, dans la peur du plaisir, qui ont conduit les individus à traiter leur environnement de façon aussi neutre que possible. L’urbaniste moderne est manipulé par l’éthique protestante de l’espace.
Né en 1943, Richard Sennett a enseigné les sciences sociales à l’université de New York. Sociologue, il est également romancier et musicien. Il vit actuellement à Londres où il est professeur à la
London School of Economics. il est l'auteur entre autre de La chair et la pierre.
A lire aussi un commentaire de Thierry Paquot sur le site des éditions Verdier.

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