CHICAGO 1910-1930
Chicago 1910-1930
le chantier de la
ville moderne
Jean Castex
Editions de la Villette, 2010
Grande rivale de New York et pendant un siècle et
demi la ville la plus dynamique du continent nord américain, Chicago est
un exemple admirable des boomtowns qui ont fait la légende des
États-Unis. Simple comptoir que l’ère des canaux reliant les grands lacs
et l’arrivée du chemin de fer vont transformer en cité industrielle
moderne et dominatrice.
Si le grand incendie de 1871 vient un temps interrompre son essor, il
permet de penser une reconstruction de la ville selon des critères
modernes. Ainsi naît l’école d’architecture de Chicago, véritable
laboratoire d’expériences architecturales avec le premier gratte-ciel à
armature d’acier. Capitale du crime organisé lors de la Prohibition,
Chicago prospère néanmoins et n’en finit pas de se transformer pour
prendre, durant les années 1930, son aspect actuel.
Entre 1910 et 1930, la rivière va voir son cours remodelé et permettre
ainsi le développement du Loop , ce quartier d’affaires et de
commerces qui constitue le cœur même de la ville. Mais ce centre manque d’espace constructible, il va falloir
construire sur les énormes voies de chemins de fer qui ont fait sa
prospérité, bref inventer du sol à bâtir. Ainsi naissent les rues à
étages qui vont rapidement être bordées d’immeubles aux caractères
novateurs et proposant des cohabitations d’activités inattendues comme
un opéra logé dans un bâtiment d’affaires.
Une telle mixité d’activités entraîne des prouesses d’invention que seule l’alliance d’ingénieurs et d’architectes permettent. Ces travaux de voiries, d’urbanisme et d’architecture annoncent et anticipent les transformations advenues aux autres villes depuis lors y compris en ce 21 siècle naissant (Paris, quartier de Massena autour de la Bibliothèque F. Mitterrand).
Jean Castex, architecte, docteur en urbanisme et aménagement, directeur scientifique du LADRAUS, enseigne l’histoire de l’architecture à l’école d’architecture de Versailles. Il est l’auteur d’une thèse sur François Mansart tout particulièrement centrée sur les questions de typologie. Il a notamment publié Frank Lloyd Wright, le printemps de la prairie (1987). Ainsi qu’en coédition Formes urbaines, de l’îlot à la barre (1977-1997), Lecture d’une ville : Versailles (1980) et Histoire urbaine, anthropologie de l’espace (1995).