PIETON A MARSEILLE
A
Marseille
laissé pour compte
A Marseille, ville méditerranéenne où le climat se prête à la flânerie, il est paradoxalement difficile de se frayer un chemin sur les trottoirs, de trouver un banc pour se poser ou une place publique pour se rencontrer, déplorent habitants et urbanistes.
Désignée comme principale coupable de ce manque d'espaces publics : l'automobile. Marseille est écrasée par la voiture. On a coupé les arbres, réduit les trottoirs, supprimé le tramway dans les années 1950 pour lui faire place, note Christian Tamisier, cofondateur de l'Ecole du paysage à Marseille.
Chaque jour, faute d'un réseau de transports en commun suffisamment dense, des centaines de milliers de véhicules sillonnent la ville qui compte 1,8 voiture par foyer fiscal (0,80 à Paris). Mais les véhicules, qui grignotent même trottoirs et voies de bus, n'expliquent pas seuls le manque de bancs, squares ou lieux de déambulation : les rares espaces épargnés sont en effet livrés aux terrasses de cafés, aux boutiques ou aux promoteurs immobiliers.