PREVENTION SITUATIONNELLE
Des architectes regrettent l'intervention policière dans l'urbanisme des cités
La prévention situationnelle, qui voit l'urbanisme comme un moyen de diminuer les violences urbaines, gagne du terrain dans les cités sensibles. Une circulaire renforce le rôle de la police dans la mise en place de ce système, au détriment des architectes.
Une circulaire
interministérielle du 6 septembre 2010 (relative à la
réalisation des études de sécurité publique lors des opérations de
rénovation urbaine), que Le Monde s'est procurée, prévoit d'accroître le rôle de la police dans les choix urbanistiques relevant de la politique de la ville, explique le quotidien.
Au cœur de ces choix urbanistiques : les impératifs sécuritaires. Il faut prévenir et diminuer la délinquance et les violences urbaines le plus en amont possible, à travers des opérations de construction et de rénovation urbaine, dans quelque 200 cités difficiles, préconise le gouvernement, qui dit ne pas vouloir refaire les erreurs du passé en matière d'architecture.
Ne plus construire de toits plats (pour éviter que des émeutiers y stockent des pierres), améliorer l'éclairage public (qui joue sur le sentiment d'insécurité), ne plus construire d'auvents (pour limiter les rassemblements devant les halls) ou interdire les coursives (perçues comme propices aux trafics et qui compliquent la surveillance).