REQUALIFICATION ET RELEGATION
Une violence éminemment
contemporaine
Essais sur la ville,
la petite-bourgeoisie intellectuelle
et l’effacement des classes populaires
Jean-Pierre Garnier
Ed Agone, 2010
Synthèse de quarante ans d’observation des réalités urbaines et d’analyse critique des discours dont elles font l’objet, ce recueil montre comment la gestion politique des villes nourrit les appétits économiques de la bourgeoisie désormais mondialisée et les aspirations culturelles des néo-petits bourgeois.
Chercheur et enseignant en sociologie urbaine, Jean-Pierre Garnier est
l’auteur de plusieurs livres sur la politique urbaine (Des barbares dans
la cité, Flammarion, 1997 ; Le Nouvel Ordre local, L’Harmattan, 2000)
et l’involution politico-idéologique de l’intelligentsia de gauche
française (La Pensée aveugle, avec Louis Janover, Spengler, 1995).
Une violence éminemment contemporaine : la contre révolution urbaine
Cette contre-révolution urbaine a de nombreux symptômes : violences urbaines, crise du logement, relégation sont les plus médiatisés. En parallèle, les politiques de la Ville, de plus en plus sécuritaires, destinées à masquer ces symptômes sont un échec.
Cette situation durera tant que l’on ne reconnaîtra pas la nature du conflit fondamental qui oppose les citadins ordinaires à ceux pour qui l’espace urbain est une source de profit, sinon de valorisation de leur capital culturel. La question urbaine cache en fait la question sociale qui oppose les dépossédés du droit à la ville (droit à la centralité urbaine, droit à l’appropriation de l’espace urbain) à ceux qui se la sont appropriée. Dans cette optique, les émeutes de novembre 2005 sont ainsi un mouvement de réaction et de résistance face aux multiples violences subies.