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leblogdelaville
18 novembre 2006

L'ambivalence des passages

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Paris, capitale du XIXe siècle
Le livre des passages
Walter Benjamin
Ed du Cerf

Traduit de l'allemand par Jean Lacoste d'après l'édition originale établie par Rolf Tiedemann – Ouvrage publié avec le concours de Inter Nationes, du Centre national des Lettres, de la Ville de Paris, de la Société Actimo, de l'Association pour la communication des Savoirs –3e édition Paru en :  1989 [1997 ... 2006]
Conçu tout d'abord, entre 1927 et 1929, comme une « féerie dialectique » proche, par l'inspiration, des déambulations surréalistes de Breton et surtout d'Aragon, le projet d'essai sur les passages parisiens changea de nature lorsque Walter Benjamin le reprit en 1934. C'était désormais à un livre que travaillait l'exilé allemand réfugié sous l'architecture de fer de la Bibliothèque nationale, à une œuvre qui devait être non seulement une « histoire sociale de Paris au XIXe siècle », comme l'annonçait l'Institut de recherche sociale d'Adorno et d'Horkheimer, mais une tentative d'interprétation globale du XIXe siècle et de son équivoque modernité.
« Chaque époque rêve la suivante » disait Michelet. Benjamin nous offre, pour déchiffrer les figures équivoques du rêve propre au XIXe siècle, des catégories aussi originales que fécondes qu'il appartient au lecteur d'associer et de combiner : l'ennui, l'oisiveté, la construction en fer, les expositions universelles, la mode, le collectionneur, l'intérieur, le miroir, le joueur, les passages, etc. Elles lui permettent de montrer l'émergence de formes de construction, de communication et de transport dans les villes, dont le XXe siècle a pu seul mesurer la portée politique, en même temps qu'elles lui servent à dégager, au commencement même de ces techniques de masse, une fragile aspiration utopique et une promesse oubliée de liberté. C'est cette ambivalence qui fait des « Passages », même sous leur forme fragmentaire, un extraordinaire hommage critique au Paris du XIXe siècle, à son architecture et à ses écrivains.

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