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leblogdelaville
24 janvier 2007

Espaces publics londoniens

La place des marginaux dans les espaces publics londoniens :
culture des rues, mobilisations sociales et contrôle de l’espace urbain

Laurent VISETTI
Thèse sous la direction d’Olivier Schwartz.

Objectifs, questions
L’étude se propose de décrire le phénomène de décloisonnement géographique de la pauvreté et de « publicisation » de la marginalité qui marque la vie sociale des grandes cités européennes depuis le milieu des années 1980, et ce en en se concentrant sur l’analyse du cas de la capitale britannique.
En premier lieu, l’étude tachera d’éclairer les nouvelles formes de territorialisation dont sont l’objet les espaces publics urbains en se plaçant du point de vue des évolutions internes au monde de la marginalité : en plus d’une étude macro sociologique des conditions structurelles conduisant à la constitution des lieux publics comme de nouveaux espace-refuge pour les franges les plus précarisées de la société anglaise, il s’agira de se demander dans quelle mesure le décloisonnement de la pauvreté est lié à une transformation du sens que revêtent les lieux publics auprès des groupes sociaux les plus marginaux, et à la nouvelle place de choix que ces espaces ont acquise dans le cadre des luttes pour l’accès à une visibilité et une reconnaissance sociale.
Deuxièmement, le travail de recherche consistera à analyser le développement de cette marginalité publique du point de vue de ses conséquences urbaines et micro-politiques : plus précisément, il s’agira d’étudier les liens qui ont pu se tisser depuis le milieu des années 1980 entre, d’une part, la diffusion de la marginalité dans des quartiers qui y étaient jusque-là hermétiques, et d’autre part, la recomposition des modes hérités de contrôle de l’espace de la ville et des formes habituelles de mobilisation politique locale.
Lutte des marginaux pour une visibilité sociale, recomposition des modes de contrôle des espaces publics urbains, formes changeantes des mobilisations politiques locales : ces trois thèmes serviront de fils conducteurs à une enquête socio-historique et ethnographique basée sur l’étude comparée de l’évolution récente de deux quartiers situés dans le nord de Londres (Camden Town et King’s Cross). Le but est de décrire de manière précise les points de contact théoriques et pratiques existant entre les espaces publics et les luttes sociales qui opposent les groupes désireux de se forger une place dans l’ordre urbain contemporain. La question de la place nouvelle des marginaux dans l’espace public londonien servira donc essentiellement de prisme à travers lequel lire les formes actuelles de la concurrence généralisée pour l’accès à l’espace urbain, analyser les nouveaux équilibres sociologiques et politiques qui caractérisent les grandes villes européennes et essayer de comprendre le rôle que joue la fréquentation des espaces publics dans la constitution des identités collectives.

Description, méthodologie
Dans le cadre de ce programme de recherche, l’enquête consistera à utiliser les deux quartiers évoqués comme de véritables laboratoires sociaux capables de révéler ou de souligner les tendances actuelles de la relation sociale et politique aux espaces publics et à la marginalité.
Du point de vue des opérations et des pratiques concrètes d’enquête, nous privilégierons les méthodes ethnographiques d’observation participante dans la production d’un corpus de données empiriques : d’une part, afin de pouvoir saisir au plus près les logiques qui sous-tendent la vie dans les espaces publics et le développement de cultures marginales des rues ; d’autre part, pour mieux comprendre au quotidien, et dans les lieux mêmes où les équilibres locaux sont construits et reproduits, la manière et la mesure avec lesquelles la marginalité en public peut transformer la vie ordinaire des citadins, contribuer à générer de nouveaux clivages politiques et mettre en mouvement les acteurs sociaux.
A ce titre, l’analyse comparée du rapport entre présence publique des marginaux et mobilisation des habitants dans deux quartiers différents (mais néanmoins géographiquement contigus) aura directement pour but de mesurer l’impact social relatif de la marginalité publique en fonction de la composition sociologique des unités géographiques retenues.

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